L’usine, le bon, la brute et le truand – 14 et 15 mars 2024

CINÉ-DÉBAT
Deux séances sur deux lieux, en présence de la Réalisatrice 

RETOUR SUR LES DEUX SOIRÉES

Si on peut déplorer une faible fréquentation lors des deux soirées de Morlaix et Plestin (une vingtaine d’entrées pour chacune), la qualité était au rendez-vous et les personnes présentes ont  grandement apprécié le film et remercié sa réalisatrice Marianne Lère-Lafitte par des applaudissements nourris.

La durée des débats qui ont suivi sous forme d’échange avec Marianne (environ une heure chacun sur les deux lieux) atteste de la qualité du film et de l’intérêt qu’il suscite sur le sujet.

Toute l’équipe organisatrice adresse un grand merci à Marianne pour sa gentillesse et sa disponibilité, ainsi qu’à Véronique de la Salamandre pour sa confiance et enfin, nous remercions également l’Association Culturelle Cinématographique (ACC) de Plestin qui a accepté d’accueillir une projection au Douron.

POURQUOI CE FILM ?

Voici ce qu’en dit la réalisatrice, Marianne Lère-Lafitte.

« J’ai été happée par ce combat unique, mêlant conscience écologique, lutte sociale et surtout, intelligence collective. Un combat inspirant et qu’il est nécessaire de faire connaître auprès du grand public. J’aimerais aussi que ce film ouvre la voie et montre qu’il est possible de contrecarrer des décisions de grands groupes qui, trop souvent, broient toute perspective d’avenir.
Le film montre une association inédite de forces de résistance multiples, pas forcément compatibles sur le papier, qui tendent vers un objectif commun : la justice sociale et écologique. »

SYNOPSIS

L’usine, le bon, la brute et le truand, c’est la version moderne de David contre Goliath : l’histoire de trois représentants du personnel qui se sont battus pour la survie de leur usine. Avec à la clé, un projet plus écologique.

Chapelle-Darblay est la dernière usine à fabriquer du papier journal 100% recyclé en France. À l’arrêt depuis juin 2020, elle est menacée de fermer définitivement et d’être rasée pour être transformée en site de production d’hydrogène. Portés par leur détermination à tout rompre, nos trois héros vont-ils déjouer la mort annoncée de Chapelle-Darblay et sauver leur usine ?

LES PROTAGONISTES

LE BON – 39 ans, papetier à Chapelle de père en fils, Julien est embauché en intérim à l’âge de 19 ans. Il commence à la bobineuse, le poste de travail le plus bas dans l’échelle papetière. Après une année, son CDD se transforme en CDI. Levé tous les jours à 4 heures du matin, six jours d’affilée avec quatre jours de repos, Julien a ensuite grimpé les échelons. En parallèle, il est élu secrétaire du CSE (Comité Social et Économique), l’instance de représentation du personnel dans l’entreprise.

LA BRUTE – 46 ans, papetier depuis 1998, il s’est formé à tous les postes de la fabrication du papier journal. Syndiqué dès son arrivée à Chapelle, il est élu délégué syndical et secrétaire du syndicat CGT Chapelle-Darblay.

LE TRUAND – 52 ans, fils d’un ingénieur et d’une infirmière femme au foyer, il n’a pas connu « la dureté de la vie », comme il le dit. Diplômé d’un master de Gestion, Arnaud travaillait en tant que cadre dans les bureaux de Chapelle-Darblay surnommés « Versailles » par les ouvriers, jusqu’au jour où il a décidé de s’allier à ces mêmes ouvriers pour sauver leur usine. Il est élu représentant sans étiquette des cadres au CSE.

HISTORIQUE

  • 1927 – 1934 : Création de la Papeterie à Grand-Couronne. Démarrage de la machine PM3 (83 ans aujourd’hui). 1968 : Naissance de la Chapelle-Darblay.
  • 1985 – 1987 : Première introduction de fibre recyclée (33 ans aujourd’hui). Démarrage de la machine PM6 et utilisation de la pâte recyclée.
  • 1990 – 1996 : Chapelle-Darblay rejoint le groupe finlandais Kymmene. Naissance du groupe Kymmene-UPM. Création de la filière recyclage papier.
  • 1999 : Production 100% recyclée. Unique site en France.
  • 2007 : Mise en service d’une chaudière à biomasse.
  • 2008 : Démarrage du transport fluvial papier à recycler/ bobines.
  • 2009 : Démarrage d’un centre de tri des papiers.
  • 2012 : Réduction de la consommation d’eau.
  • 2013-2014 : Modernisation de la PM3.
  • Septembre 2019 : UPM le propriétaire finlandais a décidé de fermer Chapelle malgré un résultat bénéficiaire de 16 millions d’euros ;
  • Les trois représentants du personnel sont seuls sur le site au moment où le tournage commence car ils ont négocié dans le cadre de leur PSE (Plan Social et Économique) la possibilité de rester 12 mois pour « garder » le site et s’assurer que ce dernier ne soit pas démantelé (les machines avec), technique habituelle des industriels qui ne vendent jamais à un concurrent. Cet accord exceptionnel a été négocié avec l’Inspection du travail ;
  • Après 1014 jours de lutte, le site centenaire de Chapelle est sauvé en mai 2022 grâce à la préemption posée par la Métropole de Rouen Normandie, une première dans l’histoire !
  • Mai 2022 : Rachat du site par Véolia et Fibre Excellence.
  • Depuis la fin du tournage en juillet 2022, le consortium formé par les deux repreneurs (Véolia, spécialiste du traitement des déchets et Fibre excellence, papetier) a enfin signé un accord entre eux en décembre 2023 ; la réouverture du site, menée par Fibre excellence, devrait avoir lieu prochainement. Toutefois, les machines imposantes vont demander beaucoup de temps pour être remises en marche et une partie des anciens salariés volontaires seront rappelés pour être engagés.
  • Aujourd’hui, un budget de 270 millions d’euros est nécessaire pour relancer Chapelle, qui traitait l’équivalent du tri d’un tiers des français et était l’unique site de fabrication papier journal 100 % recyclé.
  • Depuis la fermeture de Chapelle, les papiers sont détournés en Allemagne où ils sont incinérés… plus de 8 millions de km ont été parcourus en camion, une hérésie écologique… de même, le papier journal n’étant plus fabriqué en France, les journaux et autres sont obligés de se fournir en papier à l’étranger.

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